Lorsque le missel devient un étendard


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Et pourquoi ceux qui demandent de pratiquer le rite de Pie V se sentent-ils les “sauveurs de l'Église romaine”? De quoi sauvent-ils? D'un Concile œcuménique présidé par l'évêque de Rome? Pourquoi assurent-ils: “Nous vaincrons … toute l'Église reviendra à l'ancienne liturgie!”? Il ne s'agit pas là d'une attitude de réconciliation et de communion, mais de revanche, de condamnation de l'autre, de refus de reconnaître les fautes des uns et des autres… Oui, il faut craindre que fasse sa réapparition dans l'Église une série de rapports de force établissant des perdants et des gagnants. Mais cela répond davantage à une logique mondaine qu'à celle de l'Évangile!
Tout catholique – même celui qui, comme moi, peut témoigner avec joie, pour l'avoir longtemps pratiqué, que le missel de Pie V l'a fait grandir dans la foi, dans l'intelligence eucharistique et dans la vie spirituelle, et le considère comme un monument liturgique, une architecture rituelle capable de faire vivre la communion diachronique de toute l'Église – doit s'interroger pour ne pas céder à des formes d'idolâtrie et, avec le cardinal Ratzinger, “admettre que la célébration de l'ancienne liturgie s'était égarée trop longtemps dans l'espace de l'individualisme et du privé et que la communion entre le prêtre et les fidèles était insuffisante”. Non, aucun idéalisme, ni concernant le missel, ni concernant sa pratique! Qu'un missel ne fasse pas la guerre à l'autre, car ainsi on détruirait l'Église.