30 Mars

 

JEAN CLIMAQUE (+ env. 649) moine

Les Églises orthodoxes font aujourd’hui mémoire de Jean le Sinaïte, appelé « Climaque ».
On sait peu de choses de ce moine dont la vie se situe entre le VI è et le VII è siècle. Les hagiographes racontent que vers l’âge de seize ans il se rendit au monastère de Raithu, au pied du Sinaï, où Dieu avait révélé son Nom à Moïse, attiré qu’il était par la réputation des moines du lieu.
Après vingt ans de vie en communauté, Jean en vécut le même nombre en solitude.
Élu higoumène du monastère du Sinaï à soixante ans, il composa pour ses disciples un des plus célèbres ouvrages de spiritualité chrétienne : L’échelle sainte, qui lui vaudra le surnom de Climaque (de klimax, « échelle »). Dans cet ouvrage, Jean décrit les degrés que le moine devra monter pour parvenir à la rencontre avec Dieu, ajoutant peu à peu, selon ses dires, « jour après jour, le feu au feu et le désir au désir ».
Pour le grand maître sinaïte, le moine est un homme qui doit tendre à l’hesychia, au repos de l’âme, en luttant contre les pensées mauvaises, et ce combat se fait par la pratique des vertus qui leur sont contraires.
Climaque mourut vers 649 ; et chez les orthodoxes, il est célébré solennellement aussi le quatrième dimanche de Carême.

Lecture

La douceur est un état immuable de l’intellect, qui demeure toujours le même aussi bien dans les honneurs que dans les humiliations.
La douceur, c’est quand nous sommes tourmentés par le prochain, de prier pour lui sans être sensibles (à ses procédés), et sincèrement.
La douceur est un roc qui domine la mer de l’irascibilité, et sur lequel se brisent toutes les vagues qui y déferlent sans jamais l’ébranler.
La douceur est le soutien de la patience, la porte, ou plutôt la mère, de la charité, le fondement de la discrétion ; il est écrit en effet : « Le Seigneur enseignera sa voie aux doux » (Ps24,9). Elle procure le pardon des péchés, elle donne la confiance dans la prière, elle est la demeure de l’Esprit saint : « Sur qui jetterai-je les yeux, sinon sur celui qui est doux et paisible ? »( Is 66,2).

Jean Climaque, L’échelle sainte 24, 134

Prière

Ô glorieux père Jean, en purifiant ton âme à la source des larmes, tu t’es envolé, ô bienheureux, vers l’amour de Dieu et sa beauté ; maintenant, à juste titre, tu en jouis sans fin dans la joie, avec tes frères de combat. Par sa sainte intercession, ô Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous.

Lectures bibliques
Ep 5,9-19 ; Mt 4,25-5,12


Les Églises font mémoire...

Coptes et Ethiopiens (21 baramhät/maggäbit) : Présence du Sauveur à Béthanie (Église copte-orthodoxe)
Luthériens : Jean l’Evangéliste Gössner (+1858), théologien en Bavière et en Prusse
Maronites : Jean Climaque, moine
Orthodoxes et gréco-catholiques : Jean Climaque, higoumène ; Gabriel Mzire ou le Mineur (XVIII-XIXe s.), martyr (Église géorgienne).