3 Mai
PHILIPPE ET JACQUES, apôtres
Toutes les Églises d’Occident célébraient naguère le 1er mai la fête des apôtres Philippe et Jacques, que l’Église catholique a transférée à ce jour à partir du XIXe siècle, quand fut instituée la seconde fête de saint Joseph.
Philippe et Jacques furent fêtés ensemble dès le VIe siècle, quand fut consacrée à Rome la basilique des Saints Apôtres, où leurs reliques furent déposées.
Philippe était originaire de Béthsaïde, comme André et Pierre, et le quatrième Évangile le présente comme l’un des premiers appelés et l’un des apôtres les plus proches de Jésus. C’est à lui que Jésus s’adresse au cours de la première multiplication des pains, à lui que s’adressent les Grecs pour qu’il leur montre le Seigneur, et c’est lui encore qui demande à Jésus : « Montre-nous le Père ».
Selon une antique tradition Philippe prêcha l’Évangile en Asie Mineure et mourut en Phrygie.
L’apôtre Jacques qu’on rappelle aujourd’hui est identifié, dans l’Église latine, avec le fils d’Alphée et en même temps avec le frère de Jésus, devenu plus tard le premier responsable de la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem. L’exégèse moderne préfère séparer ces deux personnages, tout comme la liturgie byzantine, du reste, qui les célèbre respectivement le 9 et le 25 octobre.
Jacques fut l’un des témoins privilégiés de la mission de Jésus, et l’un des premiers auxquels il fut accordé de faire l’expérience du Ressuscité. Après le départ de Pierre, c’est lui qui gouverna l’Église-Mère de Jérusalem. Eusèbe nous parle de sa sainteté en faisant mémoire de lui comme d’un grand intercesseur pour le peuple.
La première des lettres catholiques, adressée aux judéo-chrétiens de la diaspora, est attribuée à Jacques. Il joua un rôle important lors du Concile de Jérusalem et, selon la tradition, il mourut martyr au début des années ’60 du 1er siècle, jeté du pinacle du Temple tandis qu’il priait avec les paroles mêmes de Jésus : « Seigneur, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Lecture
Les bienheureux apôtres, prémices du saint troupeau du Christ agneau pascal, virent le Seigneur Jésus lui-même pendant de la croix ; ils souffrirent pour lui qui mourait, ils se retirèrent saisis d’épouvante devant lui, ressuscité ; ils l’aimèrent dans sa puissance et donnèrent aussi leur sang en échange de celui qu’ils avaient vu verser.
Considérez, frères, la portée de l’événement pour lequel des hommes furent envoyés dans le monde entier pour annoncer d’un homme mort qu’il était monté au ciel, et qui, à cause de cette annonce, souffrirent tout ce que le monde dans sa folie leur imposait : pertes, exil, prisons, tourments, flammes, fauves, croix, mort. Pourquoi tout cela ? nous ne le savons pas. Pierre serait-il mort à cause d’une gloire personnelle, ou se présentait-il lui même à la mort ? L’un mourait pour qu’un autre fût honoré ; l’un était mis à mort pour qu’un autre reçoive l’adoration. Pourrait-il faire cela celui qui n’aurait pas été animé du feu de la charité et de l’intime conscience de la vérité ? (Augustin, Sermons 311,2)
Prière
Tu nous réjouis chaque année, Seigneur, par la fête des apôtres Philippe et Jacques ; accorde-nous, à leur prière, d’être associés à la passion et à la résurrection de ton Fils, afin de parvenir à la contemplation de ta gloire. Par Jésus Christ.
Lectures bibliques
1Co 15,1-7 ; Jn 14,6-14
Les Églises font mémoire…
Catholiques d’occident : Philippe et Jacques, apôtres (calendrier romain et ambrosien) ; Recouvrement de la Sainte Croix (calendrier mozarabe)
Coptes et Ethiopiens (25 barmüdah/miyazya) : Sarah et ses deux fils (IVe s.), martyrs (Église copte-orthodoxe)
Luthériens : Philippe et Jacques le mineur, apôtres
Maronites : Recouvrement de la Croix ; Timothée et Maure (+ env. 286), martyrs
Orthodoxes et gréco-catholiques : Timothée et Maure de Thèbes, martyrs ; Ioasaph des Météores (+1422), moine (Église serbe)
Vieux catholiques : Jérémie (VIe s. av. J.-C.), prophète