3 Septembre
GRÉGOIRE LE GRAND (540-604) père de l’Église et pasteur
Dans le calendrier de l’Église occidentale on rappelle aujourd’hui la mémoire de Grégoire le Grand, père de l’Église et pape de Rome.
Grégoire est né à Rome en 540. Destiné à une brillante carrière politique, il parvint à occuper le poste de préfet de la ville, alors qu’il n’avait qu’une trentaine d’années. Mais le désir d’une plus grande intimité avec le Seigneur l’habitait ; il abandonna rapidement sa charge et ses honneurs pour fonder, sur la colline du Celio, le petit monastère de Saint André dont il ne voudra jamais assumer la responsabilité d’abbé, pour pouvoir servir Dieu dans une humble obéissance.
Mais comme la nouvelle de ses grandes qualités humaines et spirituelles s’était répandue, Grégoire fut nommé ambassadeur du pape à Constantinople. Dans la capitale de l’empire d’Orient, il emmena aussi un détachement de moines pour partager avec eux l’écoute et la méditation quotidienne des Écritures.
Élu pape à la mort de Pélage II, Grégoire accepta comme seul et unique titre celui de « serviteur des serviteurs de Dieu » ; il continua, même au milieu des multiples engagements de son nouveau ministère, sa vie de moine au cœur simple et pauvre, préoccupé avant tout de servir les plus petits de son diocèse.
L’Église et le monde vivaient alors une période de transition, où il semblait souvent à Grégoire que se manifestaient les signes d’une imminente fin de l’histoire ; il sut alors faire face avec discernement aux grandes mutations de son temps, reconnaissant le rôle émergeant des peuples barbares, soucieux aussi de favoriser leur rencontre avec l’Évangile, qu’infatigablement il annonça jusqu’à son dernier souffle.
Epris d’un grand amour de la parole de Dieu, Grégoire fit passer dans ses écrits la richesse de sa lectio divina personnelle et son amour pour le monachisme. Nous lui devons la seule biographie antique de saint Benoît, qui aura un large écho dans tout l’Occident. Grégoire mourut à Rome en 604.
Lecture
La communauté de foi est critère herméneutique de la parole de Dieu. « Il est souvent bien des passages de la Sainte Écriture que je ne réussissais pas à comprendre tout seul – dira courageusement Grégoire à ses frères – et je les ai compris quand je me suis trouvé au milieu de mes frères. Suite à cette connaissance, j’ai tenté de comprendre aussi grâce à qui cette intelligence m’avait été donnée ». Mais ce qui sera plus surprenant, dans la pensée de Grégoire, c’est que tout membre du peuple de Dieu, s’il obéit à la Parole, est « organe de vérité » pour ses frères dans la foi. « En effet, dans la mesure où remplis de foi nous nous efforçons de faire retentir Dieu, nous sommes organes de la vérité ; et il est au pouvoir de la vérité qu’elle se manifeste par moi au milieu des autres ou que par les autres elle m’atteigne ». Mais un discernement tel que celui de l’humble Grégoire à l’égard de l’action de l’Esprit et de la Parole pour celui qui obéit génère un modèle de présidence ecclésiale qui s’exprime dans cette formule : «Grégoire, serviteur des serviteurs de Dieu » (Benedetto Calati).
Prière
Dieu qui prends soin de ton peuple et le gouverne avec amour, écoute la prière du pape saint Grégoire ; accorde ton Esprit de sagesse aux hommes chargés de conduire l’Église : que les progrès de ton peuple saint fassent la joie éternelle de ses pasteurs.
Lectures bibliques
Ez 34,11-16 ; Lc 22,24-32
Les Églises font mémoire…
Anglicans : Grégoire le Grand, évêque de Rome, maître de la foi
Catholiques d’occident : Grégoire le Grand, pape et docteur de l’Église (calendrier romain et ambrosien)
Coptes et Éthiopiens (28 misra/nahasë) : Abraham, Isaac et Jacob (IIe mill. av. J.-C ;), nos pères
Luthériens : Oliver Cromwell (+1658), homme d’Etat en Angleterre
Orthodoxes et gréco-catholiques : Anthème (+302), évêque de Nicomédie, hiéro-martyr ; Théoctiste (+467), compagnon d’Euthyme le Grand, moine ; Sarméane (VIIIe s.), patriarche (Église géorgienne)
Syro-orientaux : Pie X (+1914), pape (Église malabar)