30 Septembre
JERÔME (env. 342-420) père de l’Église et moine
En 420, Jérôme, père de l’Église et moine, meurt à Béthléem.
Jérôme est né en Dalmatie dans les années ’40 du IVe siècle. Il se rendit à Rome pour y étudier les classiques latins. Dans la capitale de l’Empire, il connut la vie ascétique de l’Occident, puis il retourna en Orient pour y découvrir la tradition monastique du désert syriaque. Arrivé à Antioche, il fut ordonné prêtre, malgré lui, par l’évêque Paulin.
De retour à Rome, Jérôme fonda sur l’Aventin un lieu de prière que fréquentaient les « dames » de l’aristocratie romaine, parmi lesquelles Marcelle, Paule et Eustochium le suivirent en Palestine en 385. C’est à Rome que Jérôme acquit un profond amour des Écritures, qui ne le quittera plus jusqu’à la mort.
Caractère passionné, il sut nouer des amitiés fortes, avec Rufin d’Aquilée entre autres, mais elles ne tardèrent pas à se muer en oppositions tout aussi profondes quand des questions de principe s’interposèrent entre ses interlocuteurs et lui.
A la mort du pape Damase, déçu par bon nombre de ceux qu’il avait aimés jusqu’alors, Jérôme laissa tout et repartit pour l’Orient, à Bethléem, où il fonda un monastère d’hommes et un autre de femmes ; il s’adonna là à la traduction et au commentaire des livres de l’Écriture. C’est à lui qu’on doit la Vulgate, texte latin de la Bible qui fut adopté dans tout l’Occident.
Mais il ne trouva pas la paix, pas même dans la vie monastique, puisqu’en raison de sa connaissance des Écritures alors inégalable, il fut impliqué dans les grandes controverses théologiques de son temps.
Dans ses écrits, et en particulier dans sa vaste correspondance, Jérôme a laissé à l’Église un monumental trésor d’enseignements et d’intuitions sur la vie chrétienne et sur l’ascèse monastique ; c’est à juste titre qu’on le considère comme l’un des plus grands docteurs de l’Église indivise.
Lecture
Alors, dis-moi, frère très cher : vivre au milieu de ces Livres sacrés, les méditer sans cesse, ne rien connaître ni chercher en dehors d’eux, n’est-ce pas déjà, dès ici-bas, habiter le royaume des cieux ? Et ne sois pas heurté, dans les Saintes Écritures, par la simplicité, voire la rudesse du langage, que ce soit par la faute des traducteurs ou même à dessein. Toujours elles se présentent de telle façon que le premier auditoire venu peut trouver à s’y instruire et que, dans une seule et même phrase, le savant et l’ignorant découvrent des sens insoupçonnés.
Quant à moi, je ne suis pas si superficiel et stupide pour me faire passer pour quelqu’un qui connaît tous ces sens cachés, ou qui veut cueillir dès cette terre les fruits de ces textes qui ont leurs racines dans les cieux. J’avoue pourtant que j’en nourris le désir et que je souhaite même m’engager de toutes mes forces à couvrir le chemin qui me conduira vers un tel but (Jérôme, Lettre 53).
Prière
Dieu qui as donné à saint Jérôme de goûter la Sainte Écriture et d’en vivre intensément, fais que ton peuple soit davantage nourri de ta Parole et trouve en elle une source de vie.
Lectures bibliques
2Tm 3,14-4,5 ; Lc 24,40-49
GREGOIRE L’ILLUMINATEUR
(env. 260-env. 328)
pasteur
Les anciens calendriers d’Orient et d’Occident célèbrent, le 30 septembre, Grégoire l’Illuminateur, apôtre des Arméniens.
Grégoire était le fils d’Anak, prince des Parthes ; il naquit en Arménie, où son père s’était établi vers le milieu du III è siècle. En Arménie, sa famille prit part à la conjuration ourdie par le roi sassanide Artaxerxès pour éliminer Chosroès, roi d’Arménie, et fut exterminée par ce dernier. Grégoire échappa à la mort en se réfugiant à Césarée de Cappadoce. C’est là qu’il reçut le baptême chrétien ; il se maria et entra à la cour du roi Tiridate, fils de Chosroès. Etant donné sa foi chrétienne et son appartenance à la famille d’Anak, il connut de dures persécutions, jusqu’à être enfermé dans la prison d’Artaxata quinze années durant, de 298 à 313.
D’après les plus anciens récits hagiographiques, Grégoire guérit le roi Tiridate d’une grave maladie et ce dernier se convertit au christianisme. C’est la raison pour laquelle on attribue à Grégoire, traditionnellement, la conversion au christianisme d’une grande partie de l’Arménie.
Pour l’histoire, il est sûr que Grégoire, une fois libre, fut ordonné évêque par Léonce, évêque de Césarée, en 314 ; et grâce à l’aide des Églises de Cappadoce, il réussit à réorganiser en profondeur la vie des chrétiens d’Arménie et annonça l ‘Évangile dans des territoires qui ne l’avaient pas encore reçu.
Toujours selon la tradition, il mourut solitaire, dans une grotte où il s’était retiré, près du village de Thordan. Les Arméniens le fêtent par trois fois : le début de son emprisonnementla fin de sa captivité et le recouvrement de sa dépouille mortelle.
Lecture
Celui que nul ne peut connaître est venu dans la chair et c’est dans la chair qu’il fut touché et connu ; il a pris librement sur lui toutes les souffrances de la chair et il en a souffert quand il s’est humilié pour se placer au milieu d’étrangers. Et sans y être contraint, mais de sa propre volonté libre, il a tout supporté selon qu’il a été écrit : « J’ai le pouvoir de déposer ma vie selon mon bon plaisir, pour la reprendre de nouveau ».
Il est né d’une vierge et de son plein gré il a accompli la volonté de celui qui l’avait envoyé. Il dit en effet : « Je suis venu pour faire la volonté de mon Père », comme pour montrer l’unique, indissoluble et indivisible unité qui règne entre eux (Les enseignements de saint Grégoire).
Prière
Toi qui es sorti comme le soleil par la vocation que tu as reçue du Christ et qui as illuminé notre terre d’Arménie en lui faisant connaître le Seigneur Dieu, saint Grégoire, intercède inlassablement pour nos âmes.
Lectures bibliques
He 13,17-21 ; Mt 19,27-29
Les Églises font mémoire…
Anglicans : Jérôme, traducteur des Écritures, pédagogue de la foi
Catholiques d’occident : Jérôme, prêtre et docteur de l’Église
Coptes et Éthiopiens (20 tut/maskaram) : Théopiste ( ?), recluse (Église copte-orthodoxe)
Luthériens : Jérôme, père de l’Église à Béthléem
Maronites : Grégoire, évêque d’Arménie, confesseur ; Fiançailles de Marie et Joseph
Orthodoxes et gréco-catholiques : Grégoire de la Grande Arménie, hiéro-martyr
Syro-orientaux : Jérôme, docteur de l’Église (Église malabar)