Bonne nouvelle pour les pécheurs
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Historiquement, on peut dire que Jésus a été arrêté à l’initiative de certains chefs des prêtres, la hiérocratie de Jérusalem, en raison de gestes qu’il avait accomplis et de paroles qu’il avait prononcées: certains traits messianiques de sa manière d’agir, le fait d’avoir chassé les vendeurs du temple, la polémique prophétique contre les hommes religieux, en particulier les sadducéens. Capturé de nuit dans la vallée du Cédron par une poignée de gardes du temple, il fut emmené auprès du Grand Prêtre, en présence duquel se tint une confrontation qui permit de formuler les accusations précises à présenter au gouverneur romain, le seul à détenir le pouvoir d’émettre une condamnation capitale et de disposer de l’exécution. Il faut dire clairement qu’un authentique procès n’eut formellement pas lieu et que la partie du sanhédrin qui s’est réunie de nuit n’était presque certainement pas en mesure de délibérer en situation légale. Jésus, quoi qu’il en soit, est livré à Pilate, qui décide, en quelques séances et suivant des procédures qui apparaissent comme celles d’un véritable procès, de le condamner avec d’autres malfaiteurs, après l’avoir fait flageller. S’agissait-il d’une mesure de sécurité, d’une tentative de satisfaire le groupe sacerdotal qui le lui avait livré, d’une attitude de haine envers quiconque, parmi les juifs, semblait porteur d’un message non concordant avec à l’idéologie impériale? Toutes ces raisons à la fois ont probablement conduit Pilate à décider la condamnation de ce Galiléen.
Ainsi Jésus meurt en croix, subissant ce qui était pour les Romains «un supplice très cruel et horrible» (Cicéron) et qui était pour les juifs, tout comme la pendaison, le signe de l’excommunication de l’impie, de la malédiction du blasphémateur, comme en témoigne la Torah: «Maudit celui qui est pendu au bois» (Dt 21,23, cf. Ga 3,13). Jésus meurt dans l’infamie de sa nudité, pendu en l’air, parce que ni le ciel ni la terre ne le veulent; il meurt dans la honte de qui est condamné à la fois par le magistère officiel de sa religion et par l’autorité civile, parce que nocif au bien commun de la cité! Jésus, à la différence du Baptiste, ne meurt pas comme un martyr, mais bien comme un excommunié et un maudit, comme aime à le dire Paul, qui se vante de prêcher Jésus Christ crucifié, scandale pour les hommes religieux et folie pour les sages du monde grec (cf. 1Co 1,23).