Le Seigneur fait grâce
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Puis quand il naît, voilà que son nom fixe pour lui sa vocation et sa mission, ce nom donné par Dieu par l’intermédiaire de l’ange — Johanan, «le Seigneur fait grâce»; et voilà que son père entonne un psaume messianique comme action de grâce et comme louange à Dieu, mais où il s’adresse aussi à son fils: «Et toi, petit enfant, tu sera appelé prophète du Très-Haut, tu marcheras devant, à la face du Seigneur» (Lc 1,76). C’est ainsi qu’est venu au monde «plus qu’un prophète… le plus grand parmi ceux qui sont nés d’une femme» (Lc 7,26.28), selon la confession que Jésus fait de lui: s’il n’est certes pas la lumière venue dans le monde, il demeure toutefois «la lampe qui brûle et qui luit» (Jn 5,35) pour témoigner de la lumière.
Toute son existence se mêle à celle de Jésus; et les événements de sa vie racontés dans les évangiles ne sont pas que des préfigurations de ceux qui surviendront à Jésus: ils leur sont synchroniques, contemporains, au point de se superposer à eux et de se confondre les uns les autres. Jean et Jésus ont vécu ensemble! Et même lorsque Jean sera tué violemment, sa vie et sa mission apparaîtront en plénitude dans celles de Jésus. Ce n’est certainement pas par hasard que l’évangile enregistre l’opinion du roi Hérode concernant Jésus: «C’est Jean qui est ressuscité» (Mc 6,16), ni que les disciples rapportent à Jésus le jugement de certains contemporains qui affirmaient de lui: «C’est Jean le Baptiste» (cf. Mt 16,14).
Quand Jean mourra, il anticipera la mort de Jésus et la préfigurera comme la passion du prophète persécuté et tué dans sa propre patrie; mais tout comme, dans la mort du Baptiste, Jésus meurt, de même, dans la résurrection de Jésus, Jean le Baptiste ressuscitera lui aussi.
ENZO BIANCHI, Donner sens au temps.