Fr. Edoardo est passé de ce monde au Père
Bose, 25 juin 2013
Edoardo était né à Monticello Brianza le 18 février 1943, où la famille Arborio Mella Bazzero Mattei avait trouvé un lieu plus sûr durant la période de la guerre par rapport à la résidence de Milan. Après les études au lycée de l'Istituto Leone XIII de Milano, il a terminé les Lettres modernes à l’Université Catholique de Milano. Son mémoire portait sur les “Milanais en France entre 1796 et 1814”.
Suivant une indication du prieur de Taizé, il va à Turin pour rencontrer Enzo Bianchi en 1965 et, en 1967, il visite Enzo à Bose. À l’automne 1969 il décide de rejoindre la vie commune qui avait commencé à Bose et le 30 novembre de cette année il est accueilli liturgiquement en Communauté. La vie extrêmement pauvre de la Communauté durant ces premières années – si différente du confort qu'il avait connu dans sa famille – le fait se dévouer aux services les plus humbles: l’attention qu'il donne pour rendre dignes et accueillants les espaces communs par une simple touche de beauté, la sollicitude quotidienne à sonner les cloches pour le réveil et les offices, l'étonnement renouvelé avec lequel il observe la nature et les bois font de lui un authentique amator loci.
Le 22 avril 1973, jour de Pâques, à l'aube, il est l'un des sept premiers frères qui, après avoir approuvé la règle de Bose, émettent leur profession monastique définitive. Dans l'intervalle, dès l'automne 1971, il avait assumé l'enseignement de l'italien, de l'histoire et de la géographie dans les écoles de Zubiena puis de Mongrando: il poursuivra ce travail jusqu'en 1982, en gagnant l'estime de ses collègues et, plus encore, l'affection et la reconnaissance de tant d'élèves. De 1973 à 1984 il est vice-prieur, assumant avec discrétion et sensibilité le ministère de collaborateur pour l'unité de la Communauté. Dès 1983 il met à profit ses études classiques pour se consacrer à la patrologie latine médiévale, traduisant et assurant l'édition de diverses œuvres – en particulier de Guillaume de Saint Thierry – pour les Edizioni Qiqajon qui avaient alors tout juste commencé leurs publications.
À l'automne 1990, il accueille avec joie la décision de la Communauté de l'envoyer de manière stable dans la Fraternité de Jérusalem où, avec Daniel et Alberto, il passera 18 ans, en tissant des relations fraternelles dans cette réalité si fascinante et complexe, et en travaillant comme bibliothécaire à l'Institut biblique pontifical. La terre d'Israël devient bien vite pour lui un lieu à aimer et qu'il aime malgré sa rudesse. Revenu à Bose à l’automne 2008, il reprendra sa collaboration avec les Edizioni Qiqajon, en traduisant différents textes de spiritualité du français et de l'anglais, et avec la gestion de la bibliothèque.
Au terme des premières vêpres de l’Épiphanie de cette année, un malaise qui le prend à la bibliothèque est le prélude d'un diagnostic bien plus grave. Au cours des derniers mois de sa vie, sa réticence proverbiale pour tout signe d'attention qui pourrait apparaître comme un privilège fait place à une docilité sereine et reconnaissante. Lors de la fête fraternelle pour ses soixante-dix ans, ainsi que pour ceux de son “jumeau” Daniel et d'Enzo, il apparaît serein et pacifié. L'émerveillement et la joie pour les événements ecclésiaux de ce printemps – l’élection du pape François et ses premiers gestes et mots, les visites à Bose du patriarche œcuménique Bartholomée et du pape copte Tawadros – ainsi que la proximité et l’affection des frères et des sœurs réjouissent les journées de son progressif déclin.
L’eucharistie l’a soutenu régulièrement ces dernières semaines, de même que l’onction des malades qu’il a reçue avec une sérénité reconnaissante dimanche 9 juin.
Il s'est éteint dans la paix, peu avant 6h. mardi 25 juin, entouré de quelques frères en prière, alors que les cloches appelaient la Communauté à la louange du matin.
Nous confions fr. Edoardo à l’intercession de tous ceux qui l'ont connu et aimé, et nous rendons grâces à Dieu pour le don que ce frère représente.
La liturgie funèbre sera célébrée mercredi 26 juin à 11h., dans l'église de la communauté.
Fr. Enzo prieur de Bose
avec les frères et les sours de la Communauté
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Paroles de fr. Edoardo à la communauté le jour de son 70° anniversaire, le 18 février 2013:
…La fraternité est un bien qui s'apprend chaque jour, et que je suis peut-être en train d'apprendre. Ce n'est pas un don moindre, et je vois que vous en connaissez la valeur et le prix. À mon âge, en cette année qui se termine par un zéro, et dans mon incapacité presque totale d'écrire, je sens non pas le devoir mais le besoin de dire merci à chacun pour ce bien précieux.