Lex orandi lex credendi
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La réflexion liturgique que nous poursuivons depuis de nombreuses années a aussi son origine dans le fait que nous sommes une communauté œcuménique née durant les années du Concile et de sa réforme liturgique. Élaborer une liturgie des heures, enracinée dans la grande tradition de l'Église et tout à la fois sensible aux signes des temps et à l'aujourd'hui du vécu ecclésial, a signifié pour nous rechercher de nouveaux mots pour d'anciens textes, projeter des espaces et des modalités renouvelés pour la prière commune
La réflexion liturgique que nous poursuivons depuis de nombreuses années a aussi son origine dans le fait que nous sommes une communauté œcuménique née durant les années du Concile et de sa réforme liturgique. Élaborer une liturgie des heures, enracinée dans la grande tradition de l'Église et tout à la fois sensible aux signes des temps et à l'aujourd'hui du vécu ecclésial, a signifié pour nous rechercher de nouveaux mots pour d'anciens textes, projeter des espaces et des modalités renouvelés pour la prière commune, redécouvrir également au niveau liturgique la dimension non cléricale du monachisme antique, valoriser la proclamation de la Parole dans l'assemblée des croyants. Ainsi, après avoir élaboré il y a désormais trente-cinq ans notre Prière des jours et l'avoir adaptée et enrichie à plusieurs reprises, de sorte à en faire profiter toujours mieux les chrétiens de toutes les confessions, nous avons continué à publier des textes de réflexion liturgique et, au début de cette année, nous avons édité une nouvelle traduction des Psaumes et des cantiques bibliques pour la récitation et le chant choral (Salterio di Bose).
Mais cette attention de notre part à la qualité et à la potentialité de la liturgie a trouvé à s'approfondir dans un échange fécond avec des personnes et des organismes qui, au sein de l'Église, exercent un ministère liturgique spécifique. Ainsi, depuis quelques temps, nous organisons chaque année un Colloque liturgique international en collaboration avec l'Office national pour les biens culturels ecclésiastiques de la Conférence des évêques italiens. Il se concentre sur des thématiques touchant à la synergie entre l'architecture sacrée et la liturgie. Du 5 au 7 juin dernier, cent-quatre-vingts participants – liturgistes, architectes, évêques, prêtres, moines, provenant de nombreux pays – ont réfléchi et discuté de l'Assemblée sainte: formes, présences, présidence, point d'arrivée naturel d'un parcours qui avait abordé au cours des années précédentes l'Autel, l'Ambon, l'Orientation et le Baptistère. En effet, comme l'a observé fr. Enzo Bianchi « tout espace architectural modèle une forme d'assemblée précise, qui exprime à son tout une idée déterminée d'Église ». Parmi les autres présences, nous avons particulièrement apprécié en cette occasion la visite fraternelle de + Piero Marini, désormais président du Comité pontifical pour les congrès eucharistiques internationaux, qui continue à nous témoigner de sa proximité et son amitié.
De même, le fait que l'Association italienne des professeurs de liturgie ait choisi notre monastère pour y tenir, en août dernier, sa semaine annuelle d'étude, consacrée à La liturgie et l'œcuménisme, nous paraît une confirmation du cheminement que nous avons entrepris durant ces dernières années ainsi qu'un encouragement à privilégier la dimension liturgique comme espace fécond pour le dialogue œcuménique.